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Alors que la Chine multiplie ses efforts en matière d’innovation technologique représentée par les véhicules intelligents connectés et la conduite autonome, le pays a créé un modèle d’innovation chinois distinctif, avec une collaboration étroite entre les départements gouvernementaux, les entreprises et les institutions de recherche, mais aussi des politiques élaborées pour soutenir la croissance technologique de la nation, ont déclaré des experts, des entrepreneurs et des fonctionnaires.
D’après Zhao Xiangmo, le vice-président de la Société des ingénieurs automobiles de Chine, avec le développement des véhicules à énergie nouvelle (VEN) et de la technologie de conduite autonome, l’industrie automobile subit un changement qualitatif. Celui-ci attribue le succès de la Chine dans le domaine de la conduite intelligente à son approche unique de l’innovation indépendante, qui a su mobiliser diverses forces des ministères, des entreprises automobiles, des entreprises d’informatique en nuage et des institutions de recherche pour parvenir à un développement collaboratif dans un cadre de haut niveau.
« Il s’agit d’un vaste système technologique impliquant les véhicules, les routes, Internet et l’informatique en nuage, dont chaque segment peut être le moteur d’une industrie. Il est impossible de procéder sans travail d’équipe. Il s’agit également d’une zone typique, où se concentrent de nouvelles forces productives de qualité », note-t-il.
La 3e session plénière du XXe Comité central du Parti communiste chinois, qui s’est tenue le mois dernier, a souligné la nécessité de coordonner la construction de diverses plateformes d’innovation scientifique et technologique, d’encourager et de réglementer le développement de nouvelles institutions de recherche et développement, de tirer parti du rôle de premier plan de l’immense marché chinois, de renforcer la coordination des ressources innovantes et de la force organisationnelle, ainsi que de promouvoir l’intégration de l’innovation technologique et de l’innovation industrielle.
Pony.ai, une société de recherche et développement sur la conduite autonome qui a commencé à opérer dans la Silicon Valley en 2016, a établi son premier centre de recherche national dans la Zone de développement économique et technologique de Beijing en 2017, devenant ainsi l’une des premières entreprises à avoir une présence dans la zone de démonstration.
L’une des principales activités de Pony.ai concerne le Robotaxi, un service de taxi autonome. En 2018, l’entreprise a obtenu une licence d’essai et commencé à effectuer des essais avec un agent de sécurité à la place du conducteur. À partir d’avril 2021, l’agent était installé sur le siège passager; à partir de juillet 2022, il était situé sur le siège arrière ; et à la fin de cette même année, des essais « entièrement sans conducteur » ont été menés avec succès.
À l’heure actuelle, seuls la Chine et les États-Unis ont mis en place une exploitation commerciale de taxis autonomes, remarque Zhang Ning, le vice-président de l’entreprise et directeur du centre de recherche de Beijing. Tandis que la société Waymo de Google a connu quinze ans de développement, la Chine a fait des progrès rapides au cours des cinq dernières années, grâce à l’étroite coopération entre les départements gouvernementaux, les entreprises et les institutions de recherche.
« La résonance entre la politique et l’innovation technologique est cruciale. Le gouvernement joue un rôle de guide, en renforçant la confiance des entreprises et en promouvant le développement technologique par le biais de financements et de politiques. C’est la raison pour laquelle le Robotaxi a connu un développement aussi rapide en si peu de temps », explique-t-il.
Zhang Ning estime que le potentiel de développement du service de Robotaxi dans les grandes villes chinoises est au moins dix fois supérieur à celui des villes américaines telles que San Francisco, car la population des grandes villes chinoises est plus importante.
« De plus, les routes chinoises sont plus complexes. Après avoir été confrontée à de telles situations, la technologie de conduite autonome du pays sera beaucoup plus compétitive lorsqu’elle sera exportée vers d’autres pays », affirme-t-il, ajoutant que dans le domaine de la conduite autonome, le paysage de la commercialisation et le marché futur de la Chine seront beaucoup plus importants que ceux des États-Unis.
Pony.ai a parcouru 35 millions de kilomètres en conduite autonome sur les routes publiques, en conditions réelles. « Cela équivaut à l’expérience de conduite de dizaines de conducteurs ordinaires au cours d’une vie », souligne Zhang Ning. Selon lui, les données montrent que les Robotaxis sont dix fois plus sûrs que les taxis conduits par des humains.