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Le volume d’affaires entre les deux parties a atteint un sommet historique de 282,1 milliards de dollars (260 milliards d’euros) l’année dernière, soit une augmentation de près de 35 % par rapport à 2013.
Face à un paysage mondial turbulent, caractérisé par une escalade des tensions géopolitiques et une montée du protectionnisme, la Chine et l’Afrique devraient plus que jamais se tourner vers la mondialisation et la coopération gagnant-gagnant, afin d’en faire bénéficier leurs propres populations et de catalyser la modernisation de l’ensemble des pays du Sud, ont récemment affirmé plusieurs experts.
En tant que nation industrialisée s’associant à d’autres nations moins industrialisées, l’approfondissement de la coopération entre la Chine et l’Afrique est devenu un modèle pour d’autres régions en développement qui cherchent à s’émanciper des contraintes du traditionnel clivage Nord-Sud, ont-ils ajouté.
Leurs commentaires ont été formulés après que les relations sino-africaines ont été qualifiées de « communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle », lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), qui s’est tenu à Beijing au début du mois de septembre.
Pour la quinzième année consécutive, la Chine a fermement consolidé son statut de premier partenaire commercial de l’Afrique, le volume des échanges commerciaux sino-africains représentant une part sans cesse croissante de l’ensemble du commerce extérieur du continent.
Les données du ministère du Commerce (MOFCOM) montrent que le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique a atteint un sommet historique de 282,1 milliards de dollars (260 milliards d’euros) l’année dernière, soit une augmentation de près de 35 % par rapport aux chiffres de 2013.
Lors du sommet, la Chine a annoncé sa décision d’accorder une exonération totale des droits de douane aux produits provenant de tous les pays les moins avancés ayant établi des relations diplomatiques avec la Chine, soit 33 pays du continent africain, afin de garantir une plus grande ouverture des marchés et de faciliter les échanges avec l’Afrique.
Si le commerce est un élément clé de la collaboration entre la Chine et l’Afrique, l’augmentation considérable des investissements directs, en particulier de la Chine vers l’Afrique, est un autre aspect notable qui souligne la force de ce partenariat.
À la fin de l’année 2023, les investissements directs cumulés de la Chine en Afrique avaient franchi la barre des 40 milliards de dollars, consolidant sa position comme l’une des principales sources de capitaux étrangers pour les pays du continent, indique le Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT).
Le gouvernement chinois a manifesté son intention de faciliter les investissements des entreprises chinoises en Afrique à hauteur d’au moins 70 milliards de yuans (9 milliards d’euros) au cours des trois prochaines années. Dans le même temps, la Chine et l’Afrique établiront un centre commun de coopération en matière de technologie numérique et annonceront des plans pour 20 projets phares de démonstration numérique.
Au cours de la dernière décennie, les entreprises chinoises ont construit ou remis en état un vaste réseau de systèmes essentiels de transport, d’énergie et de communication, qui soutiennent l’intégration des économies africaines et facilitent une plus grande connectivité régionale, qu’il s’agisse d’une nouvelle installation portuaire majeure à Djibouti ou d’un réseau ferroviaire transnational reliant le Kenya, l’Ouganda et le Sud-Soudan.
Les chiffres sont éloquents : selon la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), les entreprises chinoises ont construit ou modernisé plus de 10 000 kilomètres de voies ferrées, 100 000 kilomètres de routes, 1 000 ponts, 100 ports, 66 000 kilomètres de lignes de transport d’électricité et 150 000 kilomètres de réseaux de communication de base.
À l’avenir, la Chine mettra en œuvre 30 grands projets de connectivité infrastructurelle à travers le continent africain, dans une démarche visant à approfondir la coopération sino-africaine dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » et à soutenir le développement de la zone de libre-échange continentale africaine.